Une soirée au Gaumont Palace
Fac similé du programme de la soirée.


gaumont palace 

 

UN HOMMAGE EN 8 FILMS
A LA PRODUCTION
GAUMONT DES ANNÉES DIX


le mercredi 9 octobre 1991


au Théâtre des Champs Élysées

Soirée conçue par la Cinémathèque Gaumont
et réalisée par Pierre PHILIPPE
dans le cadre de
ciné mémoire logo

Béatrice VALBIN (assistance et montage),
Livio RICCI (Haguefilm), Claude COPIN (Exposure),
Serge BROMBERG, Hélène BROMBERG (Lobster)
et les techniciens de Renov'Films et d'Eurocitel.
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Projection assurée par Jean-Pierre BELLON

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Choix des musiques, arrangements, musiques additionnelles,
et direction musicale: Jean-François ZYGEL
Philippe CUPER, clarinette
Jacques PRAT, violons
Elisabeth GLAB, violons
Christophe GAUGUÉ, alto
Eric WATELLE, violoncelle
Vincent PASQUIER, contrebasse
Jean-François ZYGEL, piano


logo titre

logo Qui n' a rêvé pour peu qu'un de ces objets lui soit tombé entre les mains - à la lecture d'un programme du Gaumont Palace, de faire un imaginaire grand saut en arrière et, dans la foule murmurante massée sur le terre-plein de la place Clichy, d'entrer à son tour dans le - vieil Hippodrome, voué depuis 1910 au cinématographe ?

C'est un peu ce rêve-là que nous avons voulu réaliser pour le public parisien de 1991 en imaginant ce programme. Bien sûr, il y manque peut être l'essentiel : ce fantastique vaisseau qui sombra en 1972, à la consternation des amants du cinéma ; mais le Théâtre des Champs Elysées des frères Perret, lieu du rendez-vous, nous a semblé être le meilleur coup de chapeau architectural à la mémoire du vieux mammouth disparu.

Les films nous restent. Et, quoiqu'on dise, nombreux. Que choisir dans cette masse ? Et comment choisir ? A la solution qui aurait consisté à reconstituer purement et simplement un authentique programme, nous avons préféré celle d'une séance synthétique, un ensemble qui reflète la diversité et les tendances propres à la firme. Il fallait aussi opter pour une tranche temporelle : nous avons décidé que nous n'irions pas au-delà de 1913, moment où l'exploitation bascule vers le long métrage et la manie du feuilleton. Il s'agissait de présenter des oeuvres complètes, et dans une version conforme en tous points à l'original. Ainsi est né ce programme hommage aux Années d'Or de la production de Léon Gaumont et de ses réalisateurs fétiches. Ces films sont projetés à leur vitesse initiale, dans un teintage d'origine. Ils sont accompagnés par la musique retrouvée, orchestrée et dirigée par Jean-François Zygel.

Certains d'eux bénéficient en outre des charmes de la coloration au pochoir, qu'elle soit originelle, comme pour Héliogabale, ou reconstituée, comme pour Le Peintre néo-impressionniste, rendu à sa polychromie native.

Enfin, en hommage particulier à Léon Gaumont, cet homme qui ne concevait pas le cinématographe sans la couleur et le son, nous présentons trois minutes réalisées en 1906 par Alice Guy, une phonoscène interprétée par Félix Mayol. Là se conjuguent les moyens les plus modernes de l'analyse sonore et l'artisanat retrouvé de l'antique pigmentation au pochoir...

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Mesdames, Messieurs, l'orchestre s'accorde. Il va attaquer l'ouverture. Veuillez gagner vos places. Et que la fête commence !

Pierre Philippe.

espace long

 

 

 

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FELIX MAYOL
CHANTE
"QUESTIONS INDISCRETES"
Alice Guy(1906)

Négatif conservé par la Cinémathèque Gaumont
Carton d'origine
Travaux : Lobster (synchronisation et coloration au pinceau)

Le plus célèbre des chanteurs de la "Belle Epoque" enregistre aux Buttes-Chaumont, en 1906 et sous la direction d'Alice Guy, une grande partie de son répertoire. Devant le drapé d'un rideau fleuri de muguet - sa fleur fétiche - Félix Mayol chante l'une de ces grivoiseries qui faisaient les délices des spectateurs de la "Scala" et, bien entendu, du "Gaumont-Palace".

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 mayol

Actualites


Opérateurs Gaumont
(1910-1914)
Négatifs conservés par la Cinémathèque Gaumont
Cartons et titres modernes
Travaux: Exposure, Pénov'films et Haguefilm
350 m

A partir de l'automne 1910, Gaumont édite un journal filmé hebdomadaire qui ne cessera qu'en 1975. La "Gaumont's touch", cet appétit du réel qui caractérise toute la production de la firme, trouve ici son accomplissement. Ces morceaux choisis en témoignent qui captent avec la même photogénie les péripéties d'un fait-divers célèbre ou les dernières créations de la mode parisienne.

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 actualites

 Le Tic
Poméo Bozzetti (1908)
Interpositif conservé par la Cinémathèque Gaumont
Cartons et titres modernes
Travaux: Haguefilm
(coloration et tirage)
180 m

Un comique primitif la traditionnelle poursuite accumulative - qui en dépasse les données par la magie de ses images, captées dans la vie réelle. Derrière le prétexte, savoureux, d'un tic dévastateur, des tableaux de la vie quotidienne : badauds et pierreuses de Belleville, élégantes de l'esplanade des Invalides sorties d'une toile de Caillebotte, et le Paris de l'an 1908.

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 le tic

Le Railway de la Mort

"SCENE DE L'OUEST AMERICAIN"
Jean Durand (1912)
Négatif conservé par la Cinémathèque Gaumont
Cartons et titre modernes
Travaux: Haguefilm (coloration et et tirage)
Interprétation
Joe Barker/Joe Hamman
Tom Burke/Max Dhartigny
Le chauffeur de la locornotive/Ernest Bourbon
Les passagers du train/Les Pouites
440 m

Joe Hamman, rentré depuis peu des Etats-Unis, implante en France un genre nouveau, que l'on n'appelle pas encore le western. Scénariste et acteur sous la direction (le son ami Jean Durand, il transforme la Camargue en Arkansas pour y poursuivre un rêve aventureux. La superbe photogénie des opérateurs Gaumont et le montage déjà haletant d'un des meilleurs cinéastes français des années dix.


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 le railway de la mort

Le Peintre

néo-impressionniste
Emile Cohl (1910)

Négatif conservé par la Cinémathèque Gaumont
Cartons et titre modernes
Travaux: Exposure (coloration par procédé d'animation)
110m

Emile Cohl, le "bénédictin" de Léon Gaumont, travaille d'arrache-pied à la meilleure partie de son oeuvre, dès 1910, chez Gaumont. Ce film, qui témoigne de son passé proche d '"Incohérent", mélange harmonieusement ses ambitions de satiriste raffiné et sa volonté d'amuser le grand public, suivant les volontés du patron. L'un des chefs-d'oeuvre de l'inventeur de l'art du dessin-animé.

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 le peintre

Héliogabale
Louis Feuillade (1911)
Copie conservée par Le Nederland Film Museum
Cartons et titres modernes
Travaux: Haguefilm (tirage du pochoir d'origine)
Héliogabale/Luitz Morat
Une Courtisane/Alice Tissot
Un Prétorien/Charles Dullin
171 m

Avec la même autorité souveraine, Louis Feuillade tourne chez Gaumont films comiques, mélodrames, "scènes de la vie réelle" et grandes reconstitutions historiques inspirées du cinéma italien, comme ces tableaux "décadents" où le jeu de Luitz Morat n'est pas sans rappeler celui de Sarah Bernhardt et des diva transalpines. Les lions de la ménagerie des Buttes et le charme kitsch de la couleur au pochoir.

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 héliogabale

 Jeux d'enfants
Henri Fescourt (1913)

Copie conservée par le Nederland Film Museum Cartons et titre modernes Travaux: Haguefilm (coloration et tirage) Interprétation Delphine Duvernois/Juliette Malherbe Mathieu/Géo Flandre Marie, la bonne/Madeleine Ramey Une cousine de Delphine/Suzanne Arduini (Suzy Prim) 253 m


Dans la ligne de Griffith (pour la charge sociale et le suspens) et celle de Léon Gaumont (pour les sentiments et la morale), un parfait exemple du style - maison où il faut admirer la rigueur du montage et l'utilisation des décors naturels du studio des Buttes-Chaumont, ici transformé en usine maléfique. Et l'apothéose de l'utilisation des acteurs juvéniles (parmi lesquels la future Suzy Prim).

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 jeux d'enfants

Onésime se marie...
Calino aussi

(LES DEUX CORTEGES)

Jean Durand (1913)


Négatif conservé par la Cinémathèque Gaumont Cartons et titre modernes Travaux: Haguefilm (coloration et tirage) Interprétation Onésime/Ernest Bourbon Calino/Clément Migé La femme d'Onësime/Gaston Modot Les invités/les Pouites 140 m
A vant Mack Sennett, avant René Clair, le monde absurde et délicieux de Jean Durand et de ses Pouites, derrière ses "stars" Onésime et Calino, ici réunis pour un festin d'absurdité et de fureur destructrice. L'un des quelque cinquante "Onésime" réalisés entre 1912 et 1914 par l'équipe la plus inventive des Buttes-Chaumont, la plus téméraire et la plus anarchiste.

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 Onséime se marie...Calino aussi

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marguerite Gaumont